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HISTOIRE ET GEOGRAPHIE SECONDE A
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19 novembre 2008

les jardins suspendus de Babylone

Ctésias de Cnide n'offre guère de description précise du « jardin ». On ne peut noter que deux éléments:
– l'importance de la citerne qu’a fait construire Sémiramis ;
– la création d'une galerie qui passe sous le fleuve.

Avec Philon de Byzance nous trouvons des éléments plus précis et l'on a longtemps estimé qu'il était le véritable créateur de la légende des jardins suspendus. Mais si, comme on le pense souvent aujourd'hui, Philon est un auteur tardif du 5e ou 6e siècle après Jésus-Christ, il faut rendre aux auteurs antérieurs toute leur importance. Ce sont alors Diodore de Sicile et Strabon qui nous ont livré en premier des détails sur cette merveille. On notera cependant qu'il y a, dans le terme « merveilles » (qeama/ta) une double valeur : ce que l'on admire et ce qui provoque l'étonnement ; sa présentation offre ce double aspect, car il souligne la prouesse technique (propre à provoquer l'étonnement) tout autant que la beauté des jardins.

– un jardin totalement artificiel, et, selon le mot de Philon « contre nature ». C'est peut-être ce qui fascine le plus cet auteur. Les racines se trouvent au-dessus de la tête des promeneurs, puisque les jardins sont soutenus par des galeries voûtées. L'eau est distribuée non pas au gré des pluies, mais par une irrigation savante ; l'ingénieur insiste sur ce point : l'utilisation d'une pente artificielle et de systèmes complexes qui permettent de faire remonter l'eau.

– un ouvrage qui « comble » les sens : Philon n'oublie pas cet aspect. Car ce jardin artificiel permet la culture tant d'arbres que de fleurs. Toute sa richesse et sa beauté viennent de cette eau toujours distribuée qui garantit une herbe  « toujours verte » et des arbres dont les racines sont toujours abreuvées.

Diodore de Sicile donne d'autres éléments de description. Il attribue tout d'abord les jardins à un roi postérieur à Sémiramis. Cela est bien plus vraisemblable. Le lien entre la construction de la ville de Babylone par Nabuchodonosor II et la création des jardins présente plus de consistance.
On soulignera les précisions apportées par l'écrivain :
–- la taille du jardin : un quadrilatère de quatre arpents ;
– la construction « en degrés », soutenus par des arcades ; les différents auteurs donnent des précisions sur la manière dont les racines peuvent se développer sur cette terrasse artificielle ;
– la taille des colonnes de soutènement ;
– la manière dont l'eau du fleuve est pompée pour être utilisée dans le jardin.
On se demande parfois cependant si Diodore de Sicile ne raisonne pas en fonction des connaissances de son temps bien plus que de celles de l'époque de Nabuchodonosor. Ses précisions en architecture et en hydraulique tiennent peut-être compte des connaissances romaines.

On ne peut guère se fier aux autres auteurs qui brodent sur les textes anciens. Chacun recherche la vraisemblance : mais l'on ne saurait alors distinguer ce qui est issu de la tradition et ce qui est le fait du développement d'une légende.

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